en-avant-la-psychomotricite

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PSYCHO-QUOI ?

"Tu fais quoi comme métier toi ?"

Fièrement, le psychomot' répond "je suis psychomotricien-ne!" ... Mais déjà, au regard incrédule de son interlocuteur il sait qu'il va avoir droit à "psycho-quoi ?" ou pire "Ha! C'est comme ergo ça non ?"

 

A cela nous répéterons en articulant à nous décrocher la mâchoire : "PSY-CHO-MO-TRI-CIEN-NE!" et à la deuxième interrogation nos cheveux se dresseront sur la tête et nous répondrons "Bin non sinon il n'y aurait qu'un seul diplôme!"

 

Pourtant, nous ne pouvons blâmer ces gens qui ne connaissent pas notre profession et nous devrions applaudir ceux qui font le rapprochement avec l'ergothérapie... Après tout, ceux-là ont compris que nous appartenions au corps paramédical.

 

Mais pourquoi est-ce si difficile de comprendre notre profession ? Sans doute parce que lorsqu'on nous pose la question nous répondons quelque chose du genre : "haaa vaste question, il y a autant de définitions de la psychomotricité que de psychomotriciens... Disons que nous avons une approche globale de l'individu, tu sais, comme disait Juvénal : Mens sana in corpore sano, un esprit sain dans un corps sain".

 

Avec ça notre interlocuteur est bien avancé et sans doute commence-t-il à se dire que notre métier est étrange et là, pour un peu que le psychomot' travaille avec des enfants il ajoutera : "j'ai le plus beau métier du monde, mon bureau c'est une salle de jeu et je passe mon temps à quatre pattes ou à jouer!" Cette fois, notre interlocuteur ne comprends plus rien et surtout ne nous prend plus du tout au sérieux.

 

Alors je vais essayer de vous donner ici une définition la plus claire possible :

 

Je vous l'ai dit, la psychomotricité est une approche globale de l'individu. En effet, le psychomotricien met toujours en lien le corps et l'esprit. Pourquoi me direz-vous ? Penchez-vous sur les expressions de la langue française et notamment "porter la misère du monde sur ses épaules" ou encore "ça me prend la tête"... Vous voyez bien que lorsque l'esprit va mal, cela impacte sur notre physique et cela va de même avec les émotions positives, nous avons moins de douleurs lorsque nous allons bien dans notre tête.

 

Ok, là vous commencez à cerner cette belle profession mais vous vous demandez encore "comment ?" et "pour qui ?"

 

Comment travaillons-nous ?

Nous abordons le corps pour apaiser l'esprit. Pour cela, de multiples approches appelées "médiations" : l'expression corporelle, la danse, le mime, le théâtre, la musique, le chant, l'eau, le jeu, les animaux, la relaxation, le jonglage, les activités manuelles, la peinture, le modelage... sont autant de techniques dont nous pouvons nous servir pour aider nos patients à progresser.

Bien sûr, nous ne choisissons pas ces médiations au hasard : une prise en soin se fait sur prescription médicale et commence par la réalisation d'un bilan psychomoteur qui permet de souligner les capacités et les difficultés de nos patients et d'axer la prise en charge à venir. Les items que nous observons dans le bilan sont : le tonus, la motricité globale, les praxies, les coordinations et les dissociations, l'équilibre, le graphisme, le schéma corporel, l'image du corps, la latéralité, l'espace, le temps et la communication. Grâce à cela le psychomotricien établit un profil psychomoteur de son patient et peut lui proposer un suivi adapté.

 

Qui forme la patientèle du psychomotricien ?

Tout le monde ! Oui d'accord j'exagère... Mais à peine : le psychomotricien travaille du prématuré (je dirai même de la femme enceinte) jusqu'à la fin de vie (j'ai eu une patiente de 102 ans!).

Comme les autres professionnels du milieu médical et paramédical, nous agissons auprès de personnes présentant des pathologies et handicaps divers et variés : troubles du développement psychomoteur de l'enfant, dyspraxie, troubles du comportement (TDAH,...), handicaps moteurs et/ou mentaux génétiques ou suite à un accident périnatal ou plus tardif (trisomie, IMC, AVC, polyhandicap...), maladies psychiques (schizophrénie, dépression...), pathologies chroniques (cancers...), les maladies neurodégénératives (sclérose en plaques, syndrome parkinsonien, maladie d'Alzheimer...),...

 

Vous l'aurez compris cette liste est non exhaustive et vous comprendrez mieux pourquoi l'on nous retrouve dans de nombreuses institutions (hôpitaux, EHPAD, IME, CAMSP, SESSAD, ESAT,...)

 

Bref, j'espère que vous aurez eu le courage de lire ce loooong texte et surtout, qu'il vous aura aidé à mieux comprendre le merveilleux métier qui est le mien, celui de PSYCHOMOTRICIENNE!



01/07/2015
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